Itinéraire d’un poisson bleu recherché

Retour à la Sardine


Poisson bleu
aux reflets argentés, j’ai pris mes marques à Saint-Gilles-Croix-de-Vie depuis fort longtemps. En boîte ou en grillade, on m’apprête tout particulièrement à la belle saison.

Fraîche et vive, je vis entre deux eaux et appartient à la famille des clupéidés. Plus grosse que le sprat et l’anchois, j’ai longtemps fait les beaux jours du port de Saint-Gilles. Les pêcheurs me font la vie dure de mars à octobre dans les parages au large de l’île d’Yeu et jusqu’à la latitude de la pointe du Grouin, près de la Tranche-sur-mer.

Recherchée pour ma chaire fine et grasse, je me marie avec bonheur à l’huile d’olive. Au fil des années, les pêcheurs ont multiplié les pièges pour me capturer. Autrefois, il s’agissait d’éviter la barrière du filet droit. Après, les travailleurs de la mer se sont mis à m’encercler au filet tournant.

Aujourd’hui, il faut désormais déjouer le chalut pélagique tiré par deux navires. Si par malheur, on m’emprisonne dans le cul du chalut, je suis ensuite conservée en caisse ou glacée à bord. A terre, je peux emprunter la route la plus courte vers le conservateur. En grillades ou la poêle, je suis très appréciée par la clientèle régionale.

Depuis quelques années la conserverie Gendreau s’approvisionne régulièrement sur le port. Baignée dans l’huile de tournesol bouillante, égouttée et mise en boîte à la main dans de l’huile d’olive, je suis expédiée loin dans les terres où je suis connue sous le nom de sardine.


du Journal de la mer p.12 juillet 2000